Les difficultés de logement sont telles au Pays Basque qu’une mobilisation s’organise à l’initiative d’associations et de citoyens qui formulent des propositions d’action et appellent à manifester. Les Entretiens d’Inxauseta sont partie prenante de ce mouvement. Depuis 20 ans, ils contribuent à poser les constats et à la formuler des propositions pour lutter contre le mal logement, les inégalités territoriales, le coût du logement, la baisse de qualité de l’habitat… Certaines des propositions débattues lors des Entretiens ont été portées par les parlementaires, en particulier la création de l’agence nationale pour la rénovation urbaine, la garantie locative, la dissociation du foncier et du bâti. Les débats de cet été ont notamment porté sur le pouvoir d’achat des ménages —le logement est le premier poste de dépenses— et la baisse de qualité des logements. Ils ont aussi fait état de la contradiction apparente entre l’objectif de ZAN (zéro artificialisation nette) et la nécessaire augmentation de la production de logements abordables.
Ceci dit, il serait illusoire de penser que seul l’établissement de constats et de propositions, aussi pertinentes soient-elles, permettrait de franchir les différentes étapes qui conduisent à la réalisation (projet de loi, arbitrage budgétaire…). La mobilisation de la société civile est nécessaire et manifestement le Pays Basque en a aujourd’hui urgemment besoin.
Les prix de l’immobilier comme des loyers flambent. Les locations de courte durée ont triplé en 5 ans. Les résidences secondaires atteignent jusqu’à plus de 40 % dans les communes du littoral. L’attractivité du Pays Basque ne cesse de se confirmer au point que l’agglomération demande un encadrement des loyers, non seulement pour rendre le logement accessible à ceux qui y vivent et y travaillent mais aussi pour en limiter l’attrait pour les investisseurs. Nous ne partons pas de rien. Il existe au Pays Basque des outils de régulation et de production professionnels, créatifs (Bail Réel Solidaire, logement saisonnier), dotés de moyens conséquents qui permettent un bon niveau de production de logement, notamment de logement social (Habitat Sud Atlantic, le COL…), de rénovation (SOLIHA), d’études (AUDAP). Sans oublier le tissu associatif qui est extrêmement performant dans le logement des jeunes et des plus modestes et le savoir-faire de l’association Atherbea à souligner. Et bien sûr, l’Établissement public foncier qui, très certainement, mériterait d’être renforcé et davantage sollicité car la maîtrise du foncier dans l’intérêt général est la mère de toutes les batailles en matière de logement.
Pour que chacun et chacune puisse être logé dans de bonnes conditions, notamment les jeunes, qui sont aujourd’hui globalement les plus en difficultés, répondre à l’appel Vivre et se loger au pays est d’autant plus nécessaire, si l’on pense que l’on passe plus de 60 % de son temps de vie dans son logement et son environnement immédiat