La stupeur, le dégoût, la solidarité avec les victimes et leurs familles, et la peur pour ses proches, ce sont les premiers sentiments. Puis de suite vient le besoin de chaleur humaine, de sentir que l’amour, la fraternité continuent d’exister. Aujourd’hui, c’est avant tout la douleur, le deuil, la peine pour ces familles touchées par ces drames brutaux. Daesh a frappé le peuple, dans nos lieux de rencontre, de vie sociale, pour nous faire peur, engendrer chez nous des envies de vengeance, de violence, et nous attirer à notre tour vers des réactions brutales et aveugles. Ils veulent nous faire tomber dans un piège : celui de rentrer dans leur jeu sanglant, leur logique de guerre.
Nous savons au contraire que les dérèglements du monde provoquent ces actes criminels insensés, qu’il nous faut persister inlassablement dans notre travail pour une société plus humaine, plus soutenable, plus juste, plus solidaire. Nous savons qu’il faut continuer à s’attaquer aux causes, à l’injustice, à la misère, à la guerre, aux inégalités, aux violations des droits de l’humain et des peuples, au saccage écologique et au dérèglement climatique pour tarir la source du fanatisme et du terrorisme. Nous ne céderons pas à la peur, ni à celle que veulent nous imposer les auteurs de ces actes atroces, ni à celle que voudraient renforcer les forces guidées par la tentation d’utiliser ces crimes terribles pour imposer une dérive autoritaire et pour anéantir nos aspirations à une société plus soutenable et égalitaire...