Deux semaines après les attentats parisiens de novembre 2015, le premier ministre Manuel Valls s’en prenait aux chercheurs et universitaires : “J’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses ou des explications culturelles ou sociologiques à ce qui s’est passé”, déclarait- il au Sénat. (...) Le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, le 25 octobre 2020, s’en prend aux chercheurs en sciences sociales reprenant “les thèses intersectionnelles” venues des “universités américaines” et qui “veulent essentialiser les communautés et les identités, aux antipodes de notre modèle républicain qui, lui, postule l’égalité entre les êtres humains, indépendamment de leurs caractéristiques d’origine, de sexe, de religion. C’est le terreau d’une fragmentation de notre société et d’une vision du monde qui converge avec les intérêts des islamistes. Cette réalité a gangrené notamment une partie non négligeable des sciences sociales françaises”. (...)
Vilain temps pour l’indépendance de la recherche universitaire. (...)