Le Canada reconnaît le génocide culturel des autochtones et va verser des réparations

Cet article de Philippe Argouarch sur « L'éducation » subie par les enfants des peuples premiers du Canada, le film bouleversant qui l’accompagne, « L’héritage des pensionnats indiens au Québec », éveilleront des émotions feront écho à notre situation en Pays Basque.
Oui, les écoles peuvent être aussi des lieux d'ethnocides, voire de génocides culturels. Elles ne servent pas uniquement à l'éducation, elles sont aussi des lieux privilégiés de politiques d'assimilation menées par les états qui incluent des minorités nationales ou des peuples conquis. (...)

Entretien avec les auteurs du film Karpeta urdinak : La torture, blessure historique ouverte

Le film Karpeta urdinak, (les dossiers bleus) ayant pour thème la torture en Pays Basque, est pour la première fois présenté en Iparralde. Du 21 au 22 janvier, deux projections ont déjà eu lieu. La prochaine se déroulera à Biarritz, Gare du Midi, le 26 janvier à 9h 30.
Ander Iriarte, réalisateur de ce documentaire et le chercheur Paco Etxeberria, auteur en 2017 d’un rapport officiel retentissant sur la torture en Pays Basque sont ici interviewés. Karpeta urdinak présente la dimension quantitative et qualitative du phénomène de la torture et la blessure ouverte qu’elle a laissée dans la Communauté autonome basque (CAB). Paco Etxeberria est sous-directeur de l’Institut basque de criminologie à l’université, auteur en 2017 d’une grande enquête commandée par le gouvernement basque sur la torture de 1960 à 2014. Il est également assesseur du secrétaire d’État à la mémoire démocratique (SEMD) du gouvernement espagnol. (...)

Sur les pas de Jakes par Ramuntxo Garbisu

En 2012, Ramuntxo Garbisu réalise un film sur la trajectoire politique et culturelle de Jakes Abeberry.
De nombreuses images d’archives parfois très peu connues et les interviews de plusieurs témoins remettent en situation le parcours du leader abertzale, avec les interventions de Zigor, Julen Madariaga, Didier Borotra, Peio Etcheverry-Ainchart, Thierry Malandain, Christiane Etchalus et Koldo Zabala. Le film s’achève en un bel élan sur les images d’un peuple en marche et dansant, alors que Mikel Laboa déroule son Baga biga higa. (...)

Message de Noël du roi

La « convivencia », le vivre ensemble se détériorent dans le pays, dit Felipe VI le 24 décembre à l’adresse de ses sujets du royaume d’Espagne. En cause, les nations périphériques qui réclament leur souveraineté et l’énorme crise institutionnelle qui en découle.
Le pouvoir judiciaire aux mains de la droite bloque les décisions du pouvoir législatif aux mains de la gauche. La patrie est en danger, ses institutions, sa Constitution aussi parfaites qu’immuables ne fonctionnent pas. Mais le roi très malin ne le dit pas comme ça. Pour clamer l’unité de la nation espagnole, il se garde de hurler « Una, grande, libre, arriba España », comme au bon vieux temps du Caudillo. Il préfère évoquer le nécessaire vivre ensemble, la « convivencia ». Cela veut dire la même chose, mais a l’avantage de masquer le nationalisme du discours. Dans l’enfer des intentions dont il est pavé, le nationalisme espagnol s’avance masqué, comme son homologue français qui use et abuse du mot république pour dire la France. Concernant la pratique gouvernementale, autre chanson. La convivencia est la domination d’un peuple et son Etat sur d’autres. (...)

Le prénom occitan Artús refusé par l’Etat

C’est un papa en colère qui a révélé sur son compte personnel Facebook le 20 décembre dernier la mésaventure vécue lors de la naissance de son petit garçon. L’état civil en Lozère, où Lissandre Varena réside, a refusé le prénom occitan Artús. En cause, l’accent placé sur le prénom. Une vraie ressemblance avec l’affaire Fañch qui avait offusqué nombre de Bretons en 2017.
Lissandre Varena : « Nous pensions ces discriminations raciales/culturelles d’un autre temps, il n’est est rien. Notre fils Artús né il y a quelques jours à Mende (Lozère) se voit refuser son accent sur le “u” car en Occitanie, on peut donner un prénom anglais, italien, allemand, etc., mais dans la langue autochtone, non. Or l’accent n’est pas une décoration, il a un rôle majeur dans la prononciation du prénom. (...)

Le chemin parcouru

Le 23 Mars 1963, Enbata publie le premier éditorial signé de Jakes Abeberry. Un article aux allures de programme, qui taille aux forceps une route pour le mouvement abertzale.
À l’heure de la disparition de Jakes, survenue le 29 novembre 2022 et des hommages qui saluent le chemin parcouru, Enbata exhume ce propos visionnaire qui, au terme du voyage, offre à rebours le panorama saisissant d’une vie à l’aplomb de ses convictions. (...)

Pétition pour une vraie place des littératures en langues régionales dans les programmes scolaires

Aujourd’hui dans l’État français, les programmes scolaires ne laissent quasi aucune place aux œuvres des auteurs écrivant en breton, en corse, en basque, en créole… Il est temps d’accorder une vraie place aux littératures en langues régionales dans les manuels scolaires réclame le Collectif pour les littératures en langues régionales à l’école dans une pétition adressée au ministre de l’Education nationale et signée notamment par les historiens Mona Ozouf, Philippe Martel et Rémy Pech, les écrivains Patrick Chamoiseau, Ananda Devi, Raphaël Confiant, Didier Daeninckx, David Diop, Axel Gauvin et Jonas Rano ; le romancier et cinéaste Gérard Mordillat ou les chanteurs Francis Cabrel et Alan Stivell.
Près de 6000 personnes ont déjà signé cette pétition. Vous pouvez faire de même. Voici le courrier qui sera adressé au Ministre de l’Éducation nationale. (...)

Histoire de la persécution du breton

Bretonnante et professionnelle de l’audio-visuel, Rozeen Milin prépare une thèse intitulée «Politiques et pratiques d’imposition du français dans l’Hexagone et les anciennes colonies». Lors d’une conférence prononcée récemment à Vannes sur l’ethnocide, l’historienne résume ici ses recherches.
De Bertrand Barère à Jules Ferry, en passant par le symbole, ce sabot que devaient porter les élèves surpris à parler breton ou l’os porté par les petits Sénégalais et autres colonisés en Afrique —elle a pendant sept ans, rencontré 200 personnes et rassemblé 700 témoignages— Rozenn Milin présente et analyse les méthodes de persécutions et d’humiliations utilisées pour imposer le français au sein de la République ou de l’Empire. (...)