Se réapproprier nos outils collectifs (Partie 2/2)

Enargia, I-Ener, Herrikoa, Sokoa,... Se réapproprier nos outils collectifs. Dossier coordonné par Gisèle Lougarot (Partie 2).
Dans Enbata du mois de juin, le premier volet de notre dossier a retracé le déroulé de l’accaparement de Herrikoa et Herkide par Txistu Bergara et Timothée Acheritogaray. Mainmise qui s’est dévoilée à beaucoup lors de la crise de Enargia rendue publique en début d’année. Notre mise à plat ne saurait faire l’impasse cependant sur l’un des autres acteurs, trop rapidement entrevu jusqu’ici : l’entreprise Sokoa, à l’implication concrète dans l’affaire Enargia aux côtés de Herrikoa et Herkide. (...)

Sokoa, à la croisée des chemins

Quand dans la discussion, on avance que Sokoa fait partie de nos outils collectifs, il faut s’attendre à ce que cette affirmation puisse être assez rapidement contestée, appuyée par un : "d’ailleurs, à aucun moment, Sokoa n’a été une coopérative !". Entendre par là que ses instances dirigeantes n’ont jamais entrepris de la socialiser pour instaurer notamment une égalité en droit de ses salarié.es, dirigeants et actionnaires, selon le principe coopératif "une personne = une voix". Contester pourtant toute dimension collective à Sokoa reviendrait à nier certaines de ses composantes essentielles qui ont forgé son identité et ses valeurs abertzale.
De la réunion, fin 1970 à l’hôtel Arintasuna de Ciboure, d’un groupe de militant.es qui accompagnera Patxi Noblia dans la création de la société le printemps suivant, à la contribution active de celle-ci dans quantité d’initiatives de développement local ou à l’embauche de nombreux réfugiés, anciens preso ou militants marqués par leur engagement ; de l’intégration de ses salarié.es dans son actionnariat au fonctionnement de ses instances de gouvernance faisant que les prises de décision sont interrogées et discutées dans la diversité des points de vue,... la part de dimension collective de Sokoa apparaît évidente, difficilement contestable. Sauf à l’appréhender aujourd’hui sous l’angle de son pilotage par Timothée Acheritogaray, sous les bons auspices de Txistu Bergara. (...)

Se réapproprier nos outils collectifs

Enargia, I-Ener, Herrikoa, Sokoa,...  Se réapproprier nos outils collectifs. Dossier coordonné par Gisèle Lougarot.
Pendant des mois, Txistu Bergara et Timothée Acheritogaray n’ont eu de cesse de tenter de mettre au pas le conseil d’administration de Enargia, pesant de tout leur poids de dirigeants de Herrikoa et Sokoa. Ce faisant, s’est dévoilée au grand jour leur mainmise sur ces deux outils emblématiques du développement local créés par les abertzale et les euskaltzale. Enbata pose ici la problématique de la situation et ce qu’elle impliquerait de remise en question pour que ces organisations retrouvent de leur dimension collective et de leurs valeurs originelles. (...)

Dans les coulisses de notre épargne solidaire

5 000 actionnaires mis sous cloche.
Débutons par un rappel de la raison d’être de Herrikoa et Herkide. Depuis près de 45 ans, la première recueille des fonds auprès d’épargnant. es motivé.es par la création d’emplois en Pays Basque nord. Quand, depuis 2013, la seconde dirige et gère ces fonds engagés dans les PME du territoire pour contribuer à leur création, transmission ou développement. (...)