Quand dans la discussion, on avance que Sokoa fait partie de nos outils collectifs, il faut s’attendre à ce que cette affirmation puisse être assez rapidement contestée, appuyée par un : "d’ailleurs, à aucun moment, Sokoa n’a été une coopérative !". Entendre par là que ses instances dirigeantes n’ont jamais entrepris de la socialiser pour instaurer notamment une égalité en droit de ses salarié.es, dirigeants et actionnaires, selon le principe coopératif "une personne = une voix". Contester pourtant toute dimension collective à Sokoa reviendrait à nier certaines de ses composantes essentielles qui ont forgé son identité et ses valeurs abertzale.
De la réunion, fin 1970 à l’hôtel Arintasuna de Ciboure, d’un groupe de militant.es qui accompagnera Patxi Noblia dans la création de la société le printemps suivant, à la contribution active de celle-ci dans quantité d’initiatives de développement local ou à l’embauche de nombreux réfugiés, anciens preso ou militants marqués par leur engagement ; de l’intégration de ses salarié.es dans son actionnariat au fonctionnement de ses instances de gouvernance faisant que les prises de décision sont interrogées et discutées dans la diversité des points de vue,... la part de dimension collective de Sokoa apparaît évidente, difficilement contestable. Sauf à l’appréhender aujourd’hui sous l’angle de son pilotage par Timothée Acheritogaray, sous les bons auspices de Txistu Bergara. (...)