L'Edito du mensuel Enbata - Six ans après l’arrêt définitif et irréversible de sa lutte armée, suite à la conférence internationale d’Aiete, un an après la remise de ses armes à l’initiative des artisans de la paix d’Iparralde, ETA, après soixante ans de violence “reconnaît”, le 8 avril 2018, “la responsabilité directe qu’elle a eue dans cette douleur”. “Aux personnes et à leurs familles, nous demandons pardon” conclue l’organisation clandestine. Cette sortie de l’innommable a belle allure, d’autant que “la réconciliation est une des tâches que nous devons mener en Pays Basque” invite ETA qui préconise “une solution démocratique au conflit… pour éteindre définitivement les braises de Gernika”. La guerre mémorielle a déjà commencé. L’on sait, hélas, que l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Comment l’avenir présentera les décennies d’ETA?
Le choix des modes de lutte pour atteindre le même objectif, s’il divise les familles abertzale, ne change rien à la volonté commune de quête de la liberté nationale basque. L’Espagne le sait fort bien qui, quel que soit l’interlocuteur basque, exige toujours plus d’alignement, plus de pardon, plus d’excuse, plus d’humiliation et, s’il le faut, exerce sa violence légaliste par le biais de sa justice politique. La Catalogne pacifique en connaît toutes les palinodies. (...)