Opinion
Soixante ans, normalement ce serait l'âge de la retraite, mais pour le mouvement basque il ne saurait en être question. Comme l'écrit le prestigieux écrivain franco-tchèque Milan Kundéra qui vient de quitter cette vie : « La question d'être ou ne pas être reste toujours posée à un petit peuple. Sa souveraineté est pour lui un effort constant, un objectif, une lutte. Seul le peuple qui désire passionnément être soi-même, vivre à sa façon, seul un peuple orgueilleux pour lequel sa vie originale est la seule vie possible, mérite d'exister et de vivre, et seul un tel peuple conserve la vie. »
Cette lutte de construction nationale devenait officielle ici le 15 avril 1963, voici donc deux générations, lors de l’Aberri Eguna fondateur d’Itxassou, avec sa fameuse Charte : « Nous Basques, sommes un peuple, une nation, une démocratie... ». Depuis lors, elle a été menée sur tous les plans par diverses personnes et organisations qui constituent ensemble notre mouvement abertzale, c'est-à-dire au sens strict patriote basque. Ne craignons pas ce mot de patriote, il nous libère du terme ambigu de nationaliste. (...)